Pourquoi ? Parce que.

Publié le par Conchita

 

Ce jour, et bien que malmenés par la surveillance d’un quidam déclarant avoir adopté un thon de mauvais aloi, par une filature en déconfiture, l’arrestation d’un gang spécialisé dans le rapt de réfrigérateurs, un comptage de volailles rue Saint Charles à Paris 15ème arrondissement, suivi d’une conférence sous la tente aux Batignolles, dont nous sommes sortis par la porte de derrière, ladite porte, bardée de lard, nous avait fait glisser de fil en aiguille sur un toit où deux cambrioleurs bourrés chantaient des paillardes, Nous, soussignés :

Bernard Wilson, Adjudant, Officier de police judiciaire

Stéphanie Pernimer, Gendarme, Officier de police judiciaire

Alphonse Duloir, Gendarme, Agent de police judiciaire

De la brigade de Paris 20ème (Territoriale et recherches)

Vu les articles 17 à 20 et 75 du Code de procédure pénale, rapportons les opérations suivantes que nous avons effectuées, agissant en uniforme et conformément aux ordres de nos Chefs :


I - PRÉAMBULE

Le ..., à 6 heures 40 locales, la brigade est prévenue par M. L..., demeurant à C..., que sa belle-fille habitant à X. a été agressée à son domicile par un individu qui l’a ligotée sur son lit puis a fouillé l’appartement et a dérobé numéraires et bijoux.

Nous nous rendons immédiatement sur les lieux, sous le coup d'une suspension reçue le matin même.

A notre arrivée, vers 7 heures 15, nous trouvons Mme L..., âgée de 92 ans, atterrée et abattue, s’occupant néanmoins avec zèle de ses trois enfants, dont un cochon manifestement très déprimé.

Un grand désordre règne dans les pièces de l’habitation, principalement dans la chambre à coucher des parents (cf. plan n°3) et dans la salle de séjour, occupée par des individus louches et sourds, vraisemblablement contaminés par un virus tchécoslovaque (sorte de Cytomégalovirus connu de nos services sous le code F. Kafka, sous sa forme la plus sévère) 

M. L... est présent, les faits nous sont relatés succinctement, à savoir : après le départ de L... vers cinq heures du matin pour son activité, son épouse a été réveillée brusquement par l’intrusion d’un individu dans sa chambre, vêtu d'une robe de moire, et indéniablement en état d'ébriété avancé. 
Avant qu’elle n’ait pu réagir, l’ordre lui a été donné de ne pas crier, de ne pas bouger. L’individu s’est approché d’elle et a tenté, avec un tampon de coton imbibé d’éther, de l’endormir. Elle s’est défendue et ayant promis de ne rien tenter elle s’est laissée attacher avec une corde de nylon. Puis cet individu a fouillé tous les meubles de l’appartement.
Cherchant à rassembler les éléments du signalement de l’individu Mme L..., encore sous le coup de l’émotion, n’a pu nous le fournir mais a simplement précisé qu’il s’agissait d’un jeune homme. Il avait le visage caché par un bas de femme en nylon. 
Nous demandons à M. L... s’il a des doutes dans le personnel qu’il emploie ou a employé. Après l’avoir énuméré et dit les causes pour lesquelles M... a été congédié, nous demandons à Mme L... de faire un effort et de se souvenir si son agresseur ne correspond pas, au point de vue corpulence et taille, à cet individu. Elle ne peut être affirmative mais le croit. 
Téléphoniquement, nous demandons à notre commandant de brigade de faire rechercher M... qui doit habiter à C.... 
Par la suite nous apprendrons que M... n’a pas reparu au domicile de ses parents depuis le 10 avril au matin. Ceux-ci ignorent totalement s’il travaille et où il se trouve. Un message de recherche est adressé au Fichier, aux commandants de brigade de la compagnie et au Commissariat central.
A 7 heures trente les spécialistes de la brigade des recherches nous rejoignent sur les lieux.
Le gendarme M..., photographe, prend des clichés des extérieurs et des intérieurs de chaque pièce de l’habitation.
Avec le gendarme D..., maître-chien, qui ne juge pas utile de faire pister son animal, nous recherchons des traces et empreintes à l’intérieur comme à l’extérieur de l’habitation.
C’est ainsi que des traces de palmes sont découvertes sous la fenêtre de la chambre des époux L... et des traces de pneus à l’extérieur de la propriété sur les voies de l’agglomération de X…
A 9 heures, par l’intermédiaire de notre commandant de brigade nous adressons un message destiné à notre commandant de Compagnie précisant les circonstances du cambriolage et le montant du préjudice subi par les époux L..., soit 5.000 euros en numéraire et 900 euros de bijoux, valeur approximative.


II - ÉTAT DES LIEUX

L’habitation des époux L... est sise à X..… dans l’agglomération en bordure d’une voie dite «sans issue», laquelle relie la route nationale Y et la départementale Z.

La propriété est close du côté où l'on regarde par un bâtiment en dur précédé de l’entrée constituée par deux poteaux en ciment armé supportant une grille à deux battants. Cette entrée donne accès à la cour intérieure.

La maison d’habitation est située légèrement à droite, au fond de la cour, à 16 mètres vingt-deux du bâtiment formant clôture (l'administration ne nous ayant pas pourvus de chaîne d'arpenteur, cette donnée se borne donc à une mesure effectuée par l'agent Pernimer, laquelle ne savait plus à quel sein se vouer).

L’habitation actuelle des époux L... est formée d’un bâtiment long de 3 535 000 mètres sur 5 mètres 20 de largeur environ (cf paragraphe précédent). Ce bâtiment est divisé en cinq pièces contiguës (idem). Il n’existe pas d’étage.

Le personnel est hors de portée de voix.

Les trois pièces du milieu, la cuisine, la salle de séjour et un bureau, sont dotées d’une porte donnant, de la cour, accès à l’habitation. La pièce de chaque extrémité est dotée d’une fenêtre donnant sur la cour. Ces pièces sont toutes reliées entre elles par des portes intérieures ( cf. plan de Londres, retrouvé sur Watson, celui-ci nous semblant en tout état de cause ne correspondre à rien).


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III - CONSTATATIONS SUIVENT


 

 

 

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